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"Notre poison quotidien" suite en lectures ...

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Message par jean luc Ven 18 Mar - 9:45

La projection du documentaire de Marie Monique Robin a suscité de très nombreuses réactions, enquêtes et nombreux articles.
En voici quelques uns, pris sur le site internet de Télérama:
- Non, la consommation d’alcool et de tabac ne suffit pas à expliquer l’augmentation des maladies chroniques ! Parmi les produits dangereux qui ont envahi notre alimentation, les perturbateurs endocriniens, tel le bisphénol A, que l’on trouve dans nombre de contenants alimentaires et… dans certains biberons. Suite de notre enquête liée à la diffusion, mardi 15, de “Notre poison quotidien”, indispensable documentaire de Marie-Monique Robin.
  • Manger tue (1/7)

On nous fait avaler n’importe quoi ! Entretien avec un toxicologue
On pourrait dire de lui que c’est un lanceur d’alerte ou un agent d’influence. André Cicolella se voit plutôt comme un ouvreur de conscience. Ce chimiste toxicologue préside depuis sa création, en 2009, le Réseau environnement santé (RES), un rassemblement d’ONG de défense de l’environnement, de scientifiques, d’associations de malades et de professionnels de la santé. A la tête du RES, il alimente le débat public avec toutes les études scientifiques qui lient le développement des maladies chroniques aux facteurs environnementaux. Objectif : placer la question de l’environnement au cœur des politiques de santé publique.

Pourquoi les effets de l’environnement sur notre santé sont-ils si peu pris en compte ?
L’approche classique encore dominante consiste à appréhender les problèmes milieu par milieu. On a ainsi adopté des réglementations spécifiques pour l’eau, les aliments, l’air ou les sols mais sans jamais penser la question globalement. Cette approche touche à sa limite, car elle se révèle incapable de protéger efficacement la santé de nos concitoyens. Il n’y a jamais eu autant de maladies chroniques – cancers, maladies cardiovasculaires et respiratoires, diabète, troubles du comportement ou de la reproduction… – qu’aujourd’hui. Il est donc temps de changer de paradigme, d’aborder les problèmes de manière transversale, car l’homme passe en permanence d’un milieu à l’autre. On boit de l’eau, on respire, on mange des conserves ou des fruits et légumes traités avec des pesticides, on est jeune puis vieux. Il faut partir du constat de l’augmentation continue de ces maladies chroniques pour essayer d’en comprendre les causes et leur interaction. Cela conduit à mettre la question de l’environnement, au sens large du mot, au cœur des politiques de santé, et ne plus la traiter comme quelque chose de marginal, en considérant qu’une politique de santé, c’est avant tout une politique de soin. Il est important de soigner les gens, mais il est tout aussi important de faire en sorte qu’ils ne soient pas malades. Et, pour cela, il faut aussi soigner l’environnement.

La croissance des maladies chroniques n’est-elle pas due avant tout à l’augmentation de l’espérance de vie, à nos habitudes alimentaires ou à la consommation d’alcool ou de tabac ?
C’est la grille d’explication classique : d’abord le vieillissement, puis la consommation de tabac et d’alcool. Elle renvoie à une responsabilité individuelle et laisse les causes environnementales totalement de côté. Elle ne permet pas de comprendre la gravité de la situation actuelle. Le 28 mai 2008, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un plan mondial de lutte contre les maladies non transmissibles pour faire face à cette « épidémie » de maladies chroniques, qualifiée de « principal défi auquel l’humanité doit faire face en ce début de XXIe siècle ». En dehors des pays les plus pauvres, où les maladies infectieuses restent dominantes (mais de peu), les maladies chroniques sont devenues la principale cause de mortalité (60 % des causes de décès au niveau mondial, et l’OMS estime que ce taux serait de 77 % à échéance de dix ans). En même temps que l’OMS fait ce constat dramatique, elle ne retient que quatre facteurs de risques : tabac, alcool, alimentation et sédentarité, et laisse de côté la pollution physico-chimique. Cela n’est pas défendable au vu des connaissances scientifiques actuelles. On voit bien que l’industrie chimique continue d’agir pour faire en sorte que cette pollution ne soit pas reconnue comme un facteur de risque.


Les maladies chroniques ont-elles à ce point augmenté en France ?
Oui. Aujourd’hui, on compte par exemple trois cent cinquante mille personnes atteintes d’un cancer. C’est deux fois plus qu’il y a vingt ans, et l’argument de bon sens qui lie cette augmentation à la démographie – croissance et vieillissement de la population – ne correspond pas à la réalité. De 1990 à 2008, le nombre de nouveaux cas de cancers et de maladies cardiovasculaires a progressé quatre fois plus vite que le changement démographique. Pour le diabète, cette progression est cinq fois plus rapide que le changement démographique sur la période 2000 à 2008. Certes, la mortalité baisse, ce qui montre que le système de soins fonctionne bien, mais c’est insuffisant, car la morbidité, c’est-à-dire le nombre de cas de maladies, continue, lui, d’augmenter.



Pourtant, l’ARC et la Ligue contre le cancer ne semblent pas reconnaître l’environnement comme un facteur de cancer...

Les cancérologues sont encore réticents à reconnaître la dimension environnementale de la maladie. Il n’y a d’ailleurs quasiment rien sur cette question dans le Plan cancer. Sans doute parce que, dans ce domaine, l’Académie de médecine réussit encore à faire la loi. Dans son rapport de 2007 sur le cancer et ses causes, elle continue de faire porter une très grande responsabilité à l’alcool et au tabac et minimise totalement les causes environnementales, qui ne seraient responsables, selon elle, que de 0,5 % des cas de cancer ! Mais comment peut-on expliquer un nombre croissant de maladies avec des facteurs de risques [la consommation de tabac et d’alcool, NDLR] en diminution ?


Pourquoi remettez-vous en cause la notion de dose journalière admissible (DJA) – c’est-à-dire la quantité de produits chimiques qui peut être ingérée quotidiennement par un individu tout au long de la vie sans risque pour la santé –, qui est un des fondements de la réglementation des produits chimiques dans l’alimentation ?
Parce que pour certaines substances chimiques, comme les perturbateurs endocriniens, cet outil est devenu complètement obsolète. La DJA définit un seuil de toxicité en partant de l’idée que « la dose fait le poison », autrement dit qu’à de très faibles doses les substances chimiques contenues dans l’alimentation sont parfaitement inoffensives. Or on sait depuis des années que ce schéma ne fonctionne pas dans tous les cas. Pour les perturbateurs endocriniens (1), ce n’est pas « la dose qui fait le poison », c’est la période qui fait le poison, et, le plus souvent, à des doses infimes. Des expérimentations animales nous ont appris qu’une exposition, même très faible, à des perturbateurs endocriniens pendant la période de gestation pouvait avoir des conséquences graves bien des années plus tard et sur plusieurs générations. Et encore, ce n’est même pas sur l’ensemble de la gestation, mais sur une période très courte de quelques semaines qu’on appelle l’embryogenèse.

C’est ce qui s’est passé avec le Distilbène dans les années 60 et 70…
Le Distilbène peut être considéré comme une expérimentation grandeur nature des dégâts que peuvent provoquer les perturbateurs endocriniens. En France, 160 000 enfants sont nés de mères traitées au Distilbène pendant une période très courte. Cette exposition a engendré des malformations de l’appareil génital chez les garçons et a été à l’origine d’un cancer rare (le cancer du vagin) chez des jeunes filles. Depuis trois ou quatre ans, on sait également qu’elle a entraîné une multiplication par trois des cancers du sein chez les femmes de plus de 50 ans. Enfin, on commence à avoir des interrogations sur les effets de cette exposition à la deuxième génération chez les humains, alors qu’en laboratoire on a pu en observer sur quatre générations sur le rongeur.

Que préconisez-vous en complément ou à la place de la DJA ?
Nous proposons de changer de grille de lecture. Aujourd’hui, comme l’a encore prouvé l’amiante, mais aussi plus récemment l’affaire du Mediator, on attend d’être complètement sûr de la toxicité d’un produit avant d’agir. Nous estimons que dès qu’une substance chimique utilisée dans l’alimentation est identifiée comme potentiellement dangereuse à partir de l’expérimentation animale, elle doit être éliminée sans attendre d’avoir la certitude de son action chez l’homme. Il faut désormais adopter une gestion par le danger et non plus une gestion par le risque.


Le premier dossier auquel le RES s’est attaqué est justement celui des perturbateurs endocriniens et en particulier du bisphénol A (BPA). Un choix symbolique ?
Oui, c’est un choix construit. Il existe aujourd’hui 320 substances classées perturbateurs endocriniens de façon incontestable, et nous disposons sur elles de données scientifiques suffisantes pour comprendre qu’on a là une clé d’explication importante de la progression des maladies chroniques.

En France, puis en Europe, les biberons au bisphénol A ont été interdits. Pourquoi n’a-t-on pas poussé la logique à son terme en interdisant le bisphénol A dans tous les contenants alimentaires ?

Il y a deux façons d’analyser la décision d’interdire l’utilisation des biberons au bisphénol A : on peut estimer que c’est insuffisant, on peut aussi penser que c’est un premier pas bienvenu, alors que les agences nationale et européenne continuent de nier le problème. Pour elles, le BPA ne représente pas de risque pour la population. Le RES organise pourtant une veille systématique de toutes les études sur le sujet. Il en est paru 110 depuis mai 2009, 95 % d’entre elles montrent une toxicité du BPA. Chaque trimestre, j’envoie une lettre aux ministres concernés par le sujet et au directeur général de l’Anses pour leur communiquer ces données. Personne ne peut ainsi prétendre ne pas être informé.

Considérez-vous être à l’origine de l’interdiction des biberons au bisphénol A ?
Très clairement oui, même si nous n’avons pas été les seuls à agir. Nous avons lancé une campagne demandant leur interdiction et obtenu assez rapidement une décision en ce sens de la mairie de Paris. Nous avons ensuite sensibilisé tous les groupes parlementaires et obtenu l’audition à l’Assemblée nationale par le Groupe santé environnementale, présidé par Gérard Bapt, d’une des plus grandes spécialistes mondiales de santé environnementale, l’Américaine Ana Soto (2), qui fait partie des scientifiques alertant l’opinion depuis des années sur les risques du BPA. Cette audition a joué un rôle important dans la prise de conscience du problème posé par cette substance. Le député Gérard Bapt a pris un arrêté municipal d’interdiction dans sa commune de Saint-Jean. Des sénateurs radicaux se sont alors emparés de la question et ont élaboré une proposition de loi à partir des arguments que nous développions.

Quelle est pour vous l’étape suivante : l'interdiction du BPA dans tous les contenants alimentaires ?
C'est notre objectif et il est atteignable. Le Connecticut, aux Etats-Unis, l’a déjà fait il y a plus d’un an, les industriels peuvent suivre puisqu’il existe d’autres revêtements intérieurs que le BPA pour les boîtes de conserve et les canettes.

Sur le bisphénol A comme sur l’Aspartame, la position de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) reste à la traîne des études scientifiques. Le 16 mars, elle va être auditionnée par le Parlement européen sur l’Aspartame, qu’en attendez-vous ?
Pour l’aspartame, l’Efsa a successivement rejeté trois études menées sur des animaux qui montraient que l’aspartame était cancérogène, y compris à des doses faibles, alors qu’elle continue de fonder sa DJA sur des études datant de 1973 et 1974, qui n’ont jamais été publiées et qui ont été effectuées dans des conditions douteuses. Cela pose un problème de déontologie ! Pour le BPA, elle continue de fonder son raisonnement sur deux études réalisées par une chercheuse travaillant pour l’industrie chimique, qui, elle-même, a reconnu publiquement avoir partiellement truqué ses résultats. Un autre exemple de la façon très étrange de procéder de l’Efsa est l’élimination des données qui dérangent : 28 études sur 28 démontrant des troubles du comportement chez les animaux ayant été exposés pendant la gestation au BPA ont été écartées en raison de « faiblesses méthodologiques »… alors qu’il s’agissait d’études publiées dans les meilleures revues scientifiques mondiales ! Pour moi, l'Efsa s’est totalement discréditée. Je trouve très grave qu’une autorité en charge de la santé des Européens fasse preuve de carences graves au plan de la déontologie. L’audition du 16 mars va l’obliger à venir s’expliquer sur ses positions, qui ne reposent sur aucun fondement scientifique. Laurent Chevallier pour le RES, et Morando Soffritti pour l’institut Ramazzini seront aussi auditionnés.


Les autorités sanitaires nationale (Anses) et européenne (Efsa) veillant à la sécurité des consommateurs ont perdu beaucoup de leur crédibilité. Comment pourraient-elles la retrouver ?
Le RES soutient la proposition de la Fondation Sciences citoyennes d’une « loi de protection de l’alerte et de l’expertise » qui créerait une haute autorité, sur le modèle de la Halde ou de la Cnil, chargée de définir un code de déontologie pour les autorités sanitaires et de veiller à son respect. Au niveau européen, il faut une directive allant dans ce sens. Il est aussi urgent de redéfinir le statut de l’expert, en le distinguant clairement de celui de consultant. Comment attendre d’un expert travaillant pour une autorité sanitaire qu’il critique l’industrie chimique qui l’emploie comme consultant ? C’était la situation de certains membres du comité de l’AFSSA [ancêtre de l’Anses, NDLR], dont son président, qui a statué sur le bisphénol A. Il faut également repenser le financement de l’expertise, qui demande du temps et de l’expérience. Elle ne peut plus être une activité bénévole ou mal valorisée pour les chercheurs qui y participent.

De plus en plus, les collectivités locales et les entreprises appliquent le principe de précaution avant même que la réglementation ou les autorités sanitaires ne l'exigent. C'est le cas de Système U et Carrefour, qui vont retirer les tickets de caisse contenant du bisphénol A (1). Qu'en pensez-vous ?
C'est une très bonne nouvelle ! Cela montre que les acteurs économiques sont conscients et peuvent ainsi agir avant même toute obligation réglementaire. Mais nous attendons qu’ils soient cohérents. Ils s'intéressent à la santé de leurs caissières, très bien, mais celles-ci mangent aussi des conserves ! Or, on sait bien que les boîtes de conserve et les canettes vendues dans ces mêmes supermarchés contiennent du bisphénol A provenant du revêtement intérieur, sans parler aussi de la protection des consommateurs, dont la grande distribution ne peut pas ne pas se soucier.



Comment rendre plus efficace une politique de santé publique ?
L’alimentation est une composante importante de la santé. Pourquoi ne pas créer un ministère de la Santé et de l’Alimentation ? Avec les édulcorants, les additifs, les conservateurs, les pesticides… nous vivons dans un modèle d’alimentation basé sur la chimie. Un modèle condamné. Il faut retourner à un modèle plus sain. C’est ce que défend le mouvement bio.

Quelle est notre marge d’action en tant que citoyen et la vôtre en tant que lanceur d’alerte ?
Celle du citoyen réside dans l’acte de consommation. Notre rôle à nous est de rendre les données scientifiques disponibles et compréhensibles, d’alimenter le débat public. Après, à chacun de s’en emparer, individuellement ou collectivement. Notre rôle est aussi de faire en sorte que les agences jouent pleinement leur rôle, mais nous n’avons pas vocation à devenir une super-agence.
.
Propos recueillis par Virginie Félix, Jeanne Ferney et Olivier Milot

(1) Ce sont les substances (Bisphénol A, Parabène, Phtalate...) qui peuvent interférer avec le système hormonal. Elles provoquent des troubles de reproduction et de développement ainsi que certains cancers.
(2) Ana Soto, professeur de biologie cellulaire à la faculté de médecine de la Tufts University à Boston.

Notre poison quotidien, documentaire de Marie-Monique Robin, mardi 15 mars, 20h40, Arte. Disponible en DVD (Arte éditions et INA éditions) à partir du 23 mars.

jean luc
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Message par Que tal! Ven 18 Mar - 15:59

En effet Télérama, entre autre a fait un dossier assez complet!
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